City Nature Challenge Marseille 2024 : la science participative nous rassemble !

Retour sur le City Nature Challenge 2024 relevé par la ville de Marseille et plus de 170 Marseillais. Environ 7 000 observations naturalistes ont pu être faites du 26 au 29 avril, identifiant plus de 1 300 espèces à ce jour.

Panneaux solaires et Bonne Mère

Défi Nature Urbaine 2024

Le défi a été pleinement relevé ! Notre mission était de faire participer les citoyens marseillais à ce City Nature Challenge 2024 pour découvrir et recenser la biodiversité urbaine.
Nous étions 11 à bord du bateau Eco-calanques à propulsion hybride, thermique et solaire, pour aller découvrir la faune et la flore des îles du Frioul. En effet, à Marseille, nous sommes très bien lotis : notre terrain de jeu n’est pas que de béton, mais surtout d’iode et de calcaire. Il comprend un bout du Parc national des calanques, les îles du Frioul et une petite partie de la Côte bleue.

Balade naturaliste aux îles du Frioul

Nous avons donc quitté le Vieux Port à 14h30, épargnés par le Mistral, après que le capitaine Wilfried nous ait fait ses recommandations et servi le café, et qu’Olivier nous ait présenté le challenge et le programme de la sortie. Direction les îles du Frioul. La traversée est des plus agréables, d’autant que la propulsion à énergie solaire est silencieuse. Et alors que nous approchons de l’archipel, le soleil commence à baigner le Frioul. Nous débarquons donc au chaud, parfait pour sécher ceux qui s’étaient aventurés à l’avant du bateau pendant la traversée.

Nous nous entraînons quelques minutes sur le quai avec l’application iNaturalist ou Seek avant de partir à l’assaut de l’île Pomègues. L’île est verdoyante et pleine de parterres de fleurs. Quelle chance de venir à cette période de l’année !
Chacun se retrouve penché sur son mètre carré pendant de longues minutes afin d’identifier toutes les espèces qui s’y trouvent : l’immortelle, la valériane, les euphorbes, les Coris de Montpellier... On ne sait plus où donner de la tête. Le soleil nous arrose et nous permet d’admirer toutes les couleurs de la flore qui s’étend en tâches de léopards sur la roche calcaire. 

Nous avançons pour descendre dans la première crique qui se présente. On aperçoit sur les rochers les premiers goélands leucophée, ou Gabians, qui semblent poser fièrement pour les photos, mais surtout garder leur nid. Olivier nous donne des précisions sur la végétation que l’on peut observer aux alentours : le pin d’Alep se développe en buisson couché sur la roche, une manière de se développer malgré les vents qui ne cessent de souffler sur l’archipel qui reçoit très peu de pluie. Nous trouvons également la griffe de sorcière, plante grasse ramenée d’Afrique par l’homme qui envahit le littoral, tout comme l’agave ou le figuier de barbarie.

L’astragale, ou coussin de belle-mère

Enfin, Olivier repère l’astragale de Marseille, plante endémique du littoral calcaire provençale. Résistante aux vents et aux embruns, elle perd ses feuilles en été pour devenir un buisson épineux, d’où son surnom de “coussin de belle-mère”. Nous passons ainsi un moment à inspecter les alentours, répertoriant qui des crustacés, qui des algues, qui des plantes halophytes comme la salicorne, l’asperge des mers. Puis, il est temps de rentrer au bateau, nous devons être au port à 17h.


Mais il nous reste des prélèvements à faire ! En effet, Olivier avait pour but de nous montrer du plancton au microscope. Le capitaine nous emmène donc à l'abri, dans la calanque de Morgiret sur l’île de Ratonneau cette fois. Avec l’aide d’Emma, étudiante en Master de Sciences de la Mer, nous récoltons des échantillons d’eau de mer le plus en profondeur possible.

Olivier et son filet de prélèvement

Observation du plancton

Même si nous sommes en journée, nous faisons une bonne récolte. Eh oui, le plancton remonte vers la surface la nuit. De jour, il reste dans les profondeurs. Emma nous apprend qu’il existe 14 000 espèces de phyto- et zooplancton, dont 4 000 d’eau douce. Une réserve immense pour stocker le carbone et nourrir la faune marine. Très vite, nous pouvons observer les premiers spécimens au microscope, majoritairement des copépodes, qui forment la base du plancton. Ces découvertes font la joie des petits et des grands. Même si certains sont visibles à l'œil nu, mesurant entre 1 et 2 millimètres, le microscope nous permet de voir exactement à quoi ils ressemblent. Il y en même un qui porte des œufs !

Zooplancton et ses oeufs







Riches de toutes ces observations, nous rentrons enfin au Vieux Port, en nous extasiant de l'après-midi que nous avons passé ensemble, au milieu de la nature provençale.

Une expérience que nous aimerions offrir à tous les Marseillais qui veulent connaître la biodiversité de leur territoire.

Si vous êtes intéressés par une sortie sur les îles du Frioul en bateau hybride accompagnés d’un guide naturaliste, Natural Solutions propose ce service en français et en anglais. Contactez-nous pour organiser une sortie avec Eco-calanques.

Par ailleurs, l’application Ecobalade développée par Natural Solutions comporte une balade sur l’archipel du Frioul à télécharger, répertoriant les espèces présentes sur ces îles. De nombreuses balades sont disponibles partout en France.

Naïma Pierre