La gestion des données de pièges photographiques en France
Dans le cadre de son stage de fin d’étude AgroTIC (https://www.agrotic.org/ ), une spécialisation des Ecoles d’Agronomie de Bordeaux et Montpellier (https://www.agro-bordeaux.fr/ et https://www.institut-agro-montpellier.fr/), Mathilde Leclerc, encadrée par Aurélie Jambon et Adrien Pajot, a réalisé un travail sur la gestion technologique des pièges photographiques et de leurs données associées.
Les pièges photographiques, une technologie
ancienne avec des problématiques contemporaines
Cette technologie crée en 1890 par Georges Shiras permet de photographier des êtres vivants sans intervention humaine et avec un dérangement minimisé. Techniquement parlant, un piège photographique est un boitier conçu spécifiquement pour résister aux conditions extérieures et contenant plusieurs capteurs, dont un appareil photo, permettant la prise de photographies ou de vidéos par déclenchement automatique.
Toutefois, cette technologie malgré ses nombreux avantages, a aussi son lot d’inconvénients. En effet, l’utilisation de pièges photographiques entraîne une production très importante de données au point de parler de Big Data. Avec ce terme, viennent également les problématiques qui lui sont associées telles que les difficultés de gestion des données (stockage, structuration, accessibilité, etc.) mais aussi les difficultés de traitement et d’analyse des données aboutissant aux données d’occurrences.
Se pose alors la question :
“Quel outil peut faciliter la gestion, le traitement et l’analyse des données de biodiversité issues des pièges photographiques ?”
Plusieurs travaux ont été réalisés ces derniers mois pour définir cet outil.
Une analyse du besoin
L’analyse des besoins a exposé l’usage des pièges photographiques et de leurs données en France. Reposant sur les réponses de 60 personnes, de 33 structures différentes, cette enquête a montré, qu’en France, les utilisateurs de pièges photographiques possèdent quelques dizaines de pièges produisant des dizaines de milliers de photographies par an et plusieurs gigas de vidéos.
Cependant, l’enquête a aussi révélé que les utilisateurs n’ont pas d’outil adapté pour exploiter pleinement cette grosse quantité de données. Leurs principaux besoins étant la gestion du stockage des médias, un gain de temps pour le traitement de ceux-ci, et la gestion des pièges photographiques eux-mêmes.
Un état de l’art pour comprendre l’existant
La problématique existant depuis quelques années maintenant, certains se sont déjà penchés sur la question et ont conçu des outils pour tenter d’y répondre. Une étude de ceux-ci a montré que ceux spécialisés pour les données de biodiversité issues de pièges photographiques sont principalement des plateformes web nécessitant le partage des données et ne permettent pas toujours la gestion des pièges. En effet, ces outils se concentre principalement sur la fonction d’annotation des médias. En revanche, les plus récents intègrent MegaDetector permettant de faire gagner du temps aux utilisateurs en triant les médias pour ne garder que ceux contenant des animaux.
Le développement d’un outil adapté, open-source : EcoSecrets
Ces études ont conduit au développement de EcoSecrets par Natural Solutions.
Cet outil est une application web open source, installable chez vous, pour vous, à l’instar de GeoNatre. Elle permet, grâce à des technologies adaptées et open-source, de gérer le stockage des médias et de les annoter (c’est-à-dire d’indiquer les taxons présents). EcoSecrets ne s’arrête pas là, il permet également de gérer les pièges photographiques eux-mêmes. Une version 0.1 est disponible en bêta-test à l’adresse suivante : DEMO
En effet, à Natural Solutions, nous travaillons de manière agile afin de satisfaire les attentes des utilisateurs. Ainsi, nous préférons sortir une version non finie mais qui permet à l’utilisateur de se projeter pour que ce dernier nous fasse un retour et que nous puissions toujours développer la meilleure nouvelle fonctionnalité.
A terme cette application est destinée à être un outil satellite de l’écosystème GeoNature afin de centraliser les données d’occurrences. De plus, dans l’objectif d’optimiser le travail des naturalistes et des scientifiques dans le traitement des données produites par les pièges photographiques, il est souhaité que l’outil intègre un modèle de Deep Learning de reconnaissance automatique des espèces animales, DeepFaune, développé par le CNRS.
Le potentiel de cet outil est immense. De nombreuses fonctionnalités restent encore à développer pour répondre à l’ensemble des problématiques des données de pièges photographiques et apporter un appui significatif aux utilisateurs de cette technologie, acteurs engagés pour la préservation de la biodiversité.
Pour en savoir plus sur ce travail, retrouvez le rapport complet du stage de Mathilde.
Vous êtes utilisateurs de pièges photographiques et vous faîtes face à des difficultés technologiques pour exploiter vos données produites ? N’hésitez pas à aller tester EcoSecrets et à nous contacter !
Nous sommes actuellement à la recherche de financements pour continuer à développer et perfectionner cet outil !
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