1 sprint = 1 espèce, le Milan noir (Milvus migrans)
Le 1er mars marque souvent un tournant pour les ornithologues. Même si certaines espèces ont déjà commencé à migrer voire à se reproduire, le mois de mars marque le début de la migration pour un grand nombre d’oiseaux. Parmi eux, les milans noirs déboulent en grand nombre par les cols pyrénéens pour venir se reproduire en France et en Europe.
Description
Le milan noir (Milvus migrans) est une espèce d’oiseau de la famille des Accipitridés. C’est un rapace migrateur qui parcoure chaque année plusieurs milliers de kilomètres entre son lieu de reproduction et son lieu d’hivernage. C’est notamment le cas de Tille, un Milan noir récupéré et réhabilité près de Toulouse dont la fantastique migration peut être suivie sur le compte Twitter XeriusTracking. Cette espèce est reconnaissable à sa queue fourchue mais ne doit pas être confondue avec une autre espèce de milan présente en France, le Milan royal (Milvus milvus).
Nous vous présenterons plus en détail ces plateformes diverses de saisie et de gestion des données naturalistes dans un prochain article.
Distribution
Ce rapace est distribué sur l’ensemble de la planète exceptée les continents américains et antarctique. Voici sa carte de répartition mondiale, issue du GBIF :
Pour en savoir plus sur le GBIF.
Le Milan noir, cet oiseau pyromane
Oui vous avez bien lu, les humains ne sont pas les seuls êtres capables de pyromanie. C’est ce que des chercheurs australiens ont montré dans un article [1] paru dans le journal scientifique Journal of Ethnobiology.
En effet, les milans ont un régime alimentaire notamment composé de rongeurs et autres gros insectes. Or, lors d’un incendie, les milans ont bien compris que leurs proies fuient celui-ci par les extrémités de la zone en feu, c’est là qu’ils attendent patiemment leur repas. Et, plus il y a de zone en feu, plus il y a de proies en mouvement ! Ainsi, le milan noir fait partie des trois espèces observées en Australie qui déplacent des branches en feu avec leur pattes ou leur bec pour brûler des zones intactes.
Ce comportement fascinant est une preuve de l’intelligence et de l’adaptation des espèces à leur environnement. C’est aussi un comportement dangereux pour les rangers qui essaient de préserver et contenir les feux dont les actions peuvent s’avérer inefficaces.
Et l’informatique dans tout ça ?
Un animal migrateur est souvent difficile à étudier, simplement parce qu’il se déplace sur des grandes distances, traverse des frontières que nous ne pouvons parfois franchir et s’aventure dans des contrées reculées.
Toutefois, les données de terrains récoltées concernant des occurrences (présence ou absence de l’espèce lors d’un relevé), si elles sont traitées à une échelle internationale, permettent de produire des modèles informatiques de distribution spatio-temporelle. C’est notamment le cas des modèles qu’a commencé à produire eBird l’année dernière à partir des données produites par des milliers d’observateurs sur leur plateforme.
En France, il est possible de mettre à disposition ses données d’observations sur un grand nombre de plateformes qui n’ont pas toutes les mêmes enjeux et objectifs. Nous vous présenterons ces plateformes très prochainement.
Prochaine espèce
Pour la prochaine espèce, nous vous proposerons un papillon dont le nom de la femelle est synonyme d'une dame peu sympathique.
Sources
[1] https://www.researchgate.net/publication/321932904_Intentional_Fire-Spreading_by_Firehawk_Raptors_in_Northern_Australia